Luc Thibouville
TYPE: JONQUE CHINOISE EPOQUE: 600 - 1100 DIMENSIONS (cm): Lg 60, lg 16, H 55 La Jonque Le plus vieux voilier du monde Au Ier et au IIe siècle, les Chinois avaient déjà ouvert une route vers les Indes qui, dans le courant des Ve et VIIe siècles, était régulièrement empruntée par leurs navires marchands. Au XVe siècle, ils lançaient des expéditions composées d'un nombre considérable de jonques dans un but d'exploration, mais aussi de conquête et commerce avec les contrées lointaines. Ainsi en 1418, ils ont débarqué sur la côte Est d'Afrique, visité le golfe d'Oman, fait du commerce avec l'Inde, Ceylan et l'Indonésie, et tout cela sur des bateaux, donc la taille, le mode de construction et les détails techniques nous étonnent encore aujourd'hui. Les jonques ont un avant droit et un fond plat pour pouvoir échouer sans problèmes sur les fonts de vase ou de sable ou elles se mettront à l'abri des tempêtes et typhons, car la plupart des ports sont situés dans l'embouchure des rivières. Il n'y a pas de quille, pas d'étrave, pas d'étambot. La coque est compartimentée, une rigidité supplémentaire est assurée par des troncs d'arbre entiers qui la ceinture entièrement. Le pont a une tournure très prononcée et l'arrière atteint une hauteur impressionnante au-dessus de l'eau. "Une voile écoute le vent comme une oreille" disent les Chinois. Nous constatons que le gréement de la jonque n'est pas un vieil héritage sorti des ténèbres de la navigation, mais un gréement efficace, très marin, fiable, peu onéreux et très simple à manœuvrer. Pour quelqu'un qui a dans l’œil les voiliers européens, les jonques dans leur ensemble semblent trop chargées dans les hauts, trop larges pour leur taille et donc très lourdes. Avec ses formes pleines et anguleuses, son avant plat et sont arrière mal défendu, la coque semble posée sur l'eau. De plus la coupe très exotique de la voile, les mâts non haubanés et le safran à l'aspect fragile ne semblent pas de taille à résister au premier coup de vent. Mais l'histoire nous apprend que les jonques sont des bateaux particulièrement marins qui ont atteint la phase finale de leur évolution aux 10e siècle et qui sont construits aujourd'hui avec très peu de modification par rapport à cette apogée.
TYPE: JONQUE CHINOISE EPOQUE: 600 - 1100 DIMENSIONS (cm): Lg 60, lg 16, H 55
La Jonque Le plus vieux voilier du monde Au Ier et au IIe siècle, les Chinois avaient déjà ouvert une route vers les Indes qui, dans le courant des Ve et VIIe siècles, était régulièrement empruntée par leurs navires marchands. Au XVe siècle, ils lançaient des expéditions composées d'un nombre considérable de jonques dans un but d'exploration, mais aussi de conquête et commerce avec les contrées lointaines. Ainsi en 1418, ils ont débarqué sur la côte Est d'Afrique, visité le golfe d'Oman, fait du commerce avec l'Inde, Ceylan et l'Indonésie, et tout cela sur des bateaux, donc la taille, le mode de construction et les détails techniques nous étonnent encore aujourd'hui. Les jonques ont un avant droit et un fond plat pour pouvoir échouer sans problèmes sur les fonts de vase ou de sable ou elles se mettront à l'abri des tempêtes et typhons, car la plupart des ports sont situés dans l'embouchure des rivières. Il n'y a pas de quille, pas d'étrave, pas d'étambot. La coque est compartimentée, une rigidité supplémentaire est assurée par des troncs d'arbre entiers qui la ceinture entièrement. Le pont a une tournure très prononcée et l'arrière atteint une hauteur impressionnante au-dessus de l'eau. "Une voile écoute le vent comme une oreille" disent les Chinois. Nous constatons que le gréement de la jonque n'est pas un vieil héritage sorti des ténèbres de la navigation, mais un gréement efficace, très marin, fiable, peu onéreux et très simple à manœuvrer. Pour quelqu'un qui a dans l’œil les voiliers européens, les jonques dans leur ensemble semblent trop chargées dans les hauts, trop larges pour leur taille et donc très lourdes. Avec ses formes pleines et anguleuses, son avant plat et sont arrière mal défendu, la coque semble posée sur l'eau. De plus la coupe très exotique de la voile, les mâts non haubanés et le safran à l'aspect fragile ne semblent pas de taille à résister au premier coup de vent. Mais l'histoire nous apprend que les jonques sont des bateaux particulièrement marins qui ont atteint la phase finale de leur évolution aux 10e siècle et qui sont construits aujourd'hui avec très peu de modification par rapport à cette apogée.